Les chaises vides ou Les couleurs de l’Exil

Jean Pierre ALLALI, journaliste, écrivain. 2013

Loin du pays natal, Lisa Seror n’a pas manqué de retourner en Tunisie pour se ressourcer… Partout, des chaises étaient posées, comme avant, sur le pas des maisons. Mais les vieux Juifs qui avaient coutume de s’y installer pour prendre le frais, n’étaient plus là. Disparus ! Pour Lisa Seror, ce fut un choc. Comme le sentiment d’un second exil, d’un exil dans l’exil. Les Juifs de Tunisie, au fil des ans, n’en finissaient pas de disparaître, d’être engloutis dans un véritable néant.

Le questionnement s’est alors emparé de la palette du peintre : «  Où est notre place ? » Bistres et jais, gris et bleus profonds faisaient parler les chaises vides, symboles picturaux d’une disparition annoncée mais que Lisa Seror refuse en griffant ses toiles pour que leurs cris sourds jaillissent et nous remplissent d’espoir…